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Convulsions chez le chien ou le chat : quelles causes possibles ?

Les points clés de l'article 🔑

💡 Cet article est la suite du dossier qui abordait l’épilepsie chez le chat ou le chien. Nous vous conseillons de le lire avant si vous pensez que les convulsions de votre animal sont en lien avec cette pathologie.

➡️ Tout savoir sur l’épilepsie chez le chat ou le chien


La crise convulsive que vient de vivre ou a vécu votre chien ou votre chat n’est pas indubitablement liée à l’épilepsie. Elle peut être le signe précurseur d’autres causes neurologiques, métaboliques ou encore d’intoxication ou d’empoisonnement très graves. Dans tous les cas, il convient de les éliminer avec l’aide d’un professionnel. N’attendez pas qu’une autre crise se présente pour consulter.

Les causes neurologiques des crises convulsives à écarter chez votre chat ou chien

Bien souvent, lorsque votre animal convulse, la cause est souvent liée directement ou indirectement à un dysfonctionnement cérébral général ou partiel. Lorsque le cerveau souffre, ce n’est jamais bon signe. C’est pourquoi si vous surprenez votre chat ou votre chien en pleine crise convulsive vous devez absolument prendre ce signal au sérieux.

L’encéphalite chez le chat ou le chien

Un animal dont les crises se répètent sans la moindre pause pendant plus de 20 minutes peut aussi être atteint d’encéphalite. C’est-à-dire d’une maladie qui affecte le système nerveux d’un chat ou d’un chien. L’encéphalite cause une inflammation du cerveau ou de certaines zones de celui-ci (cerveau, cervelet ou tronc cérébral). C’est une maladie secondaire qui apparaît le plus souvent à la suite d’une autre maladie. L’origine de l’encéphalite peut être diverse (bactérienne, virale, ou liée à une tumeur). Les crises convulsives sont également un symptôme majeur de l’encéphalite.

Saviez-vous que … 🤔

Si l’encéphalite, en plus du cerveau, touche la moelle épinière on parle de myélite et dans le cas des méninges, on parle alors de méningite. Deux zones peuvent être inflammées en même temps. Par exemple, si le cerveau et les méninges sont touchées, on emploie pour décrire ce phénomène le terme de méningo-encéphalite. S’il s’agit du cerveau et de la moelle épinière, ce syndrome sera nommé l’encéphalomyélite. Par ailleurs, ces trois zones (cerveau, moelle épinière et méninges) peuvent être impactées simultanément. Dans ce cas, on parle de méningoencéphalomyélite.

chien qui enterre sa nourriture

Pour écarter cette piste, des examens sanguins, des prélèvements du liquide cérébro-spinal (ou liquide céphalo-rachidien : liquide qui entoure le cerveau et la moelle épinière), des radiographies, scanner ou une IRM seront réalisés. En fonction des résultats, un traitement lourd sera envisagé. C’est une maladie complexe à guérir, sauf si elle est soignée à un stade précoce.

L’hydrocéphalie chez votre animal

Il est aussi probable que votre chien ou chat soit atteint d’hydrocéphalie. C’est une anomalie présente au niveau du cerveau. L’hydrocéphalie correspond à une surproduction du liquide dans lequel baigne le cerveau ainsi que la moelle épinière (liquide cérébro-spinal ou céphalo-rachidien). Ce qui a pour effet d’augmenter la pression intracrânienne et de provoquer par exemple des crises convulsives. Le liquide céphalo-rachidien, lorsqu’il est présent en quantité raisonnable a pour but de protéger la sphère cérébrale et de réguler les déchets qui pourraient s’accumuler à cet endroit. Cependant, s’il ne peut ni circuler, ni se renouveler correctement, et s’il est amené à stagner en grande quantité dans le cerveau, cela peut être très dangereux. En effet, cela peut causer des lésions cérébrales. Elle peut être présente dès la naissance ou être causée par une infection, une hémorragie, une malformation du système nerveux, une méningite ou encore par une tumeur.

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Lorsqu’elle est congénitale, l’animal dispose souvent d’un retard de croissance. Il se peut que les signes apparaissent seulement à l’âge adulte. Vous pourrez aussi le remarquer grâce à la forme de sa tête, plus grosse que la moyenne, ou à un strabisme prononcé. D’autres signes tels que les crises convulsives, le fait de marcher en cercle ou encore des difficultés d’apprentissage peuvent vous alerter.

👉 N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire si vous avez observé plusieurs de ces signaux. Ne serait-ce que pour éliminer cette option. Ce sera plus prudent.

L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) chez le chien ou le chat

Les Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) peuvent aussi être en cause. Il existe deux catégories d’AVC chez le chien et le chat qu’il convient de bien distinguer.
L’AVC ischémique ou infarctus cérébral apparait généralement chez les animaux plus âgés, autrement dit, les séniors. C’est à vrai dire le plus courant. Pour faire simple, il s’agit d’un blocage au niveau d’une artère qui empêche le cerveau d’être correctement irrigué. Ce qui est en partie dû au vieillissement des vaisseaux sanguins de l’animal.
L’AVC hémorragique ou hémorragie cérébrale, bien que plus rare, peut intervenir à tout âge de votre petit compagnon à quatre pattes. Comme son nom l’indique, il est provoqué soit par une hémorragie ou par un traumatisme crânien. Ce qui a pour effet direct, l’augmentation de la pression intracrânienne.

En règle générale, un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) dépend de l’âge, de l’hygiène de vie et peut aussi être favorisé par une maladie dont souffre votre animal de compagnie. Effectivement, certaines maladies cardiaques, rénales, endocriniennes, l’hypertension (augmentation excessive de la pression sanguine) ou l’hypotension (baisse anormale de la pression sanguine) peuvent provoquer ce type de problème vasculaire.

Un AVC, au même titre que l’épilepsie, peut se manifester par exemple via une crise convulsive, des vomissements, une fatigue intense soudaine, une désorientation et un air hagard. D’où la confusion possible entre ces deux causes pourtant bien distinctes.

En plus de ces causes neurologiques, il convient aussi de vérifier les malformations cérébrales congénitales ou la présence de tumeurs cérébrales. Pour cela vous devez prendre rendez-vous chez le vétérinaire pour une série d’examens qui vous permettront d’exclure les causes mentionnées ci-dessus. N’attendez pas, cela peut parfois être fatal à votre petit compagnon. 🐶🐱

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Les causes métaboliques possibles des crises convulsives chez le chien ou le chat

Parlons maintenant de deux autres causes liées au dysfonctionnement d’autres zones de l’organisme de votre animal.

L’insuffisance hépatique

Les crises convulsives peuvent aussi provenir d’une insuffisance hépatique. Cela signifie que le foie malade n’est plus en mesure de remplir complètement ses fonctions d’élimination des toxines dans l’organisme. Dès lors, cela peut avoir un effet indirect sur le cerveau, d’où l’apparition de crises convulsives, symptôme principal de l’épilepsie.

Vous pourrez suspecter cette piste si vous constatez par exemple un jaunissement ou un saignement des gencives ou des autres muqueuses de votre animal de compagnie. Les crises convulsives sont, à vrai dire, un des symptômes les plus probables parmi tant d’autres. Certains comme les vomissements ou les changements de comportement sont toutefois communs à ceux de l’épilepsie. Les chiens et chats de tous âges peuvent en être atteint. Une insuffisance hépatique résulte soit d’une malformation congénitale ou peut être la cause sous-jacente d’une autre maladie telle qu’une tumeur.

chien mange ses crottes

Il convient alors d’écarter cette hypothèse. Car une insuffisance hépatique est un cas d’extrême urgence. Prise en charge suffisamment tôt et grâce à un traitement intensif, il est possible d’obtenir des résultats positifs. Cependant, cela reste une maladie très complexe à traiter.

Les crises d’hypoglycémie ou d’hypocalcémie

Un chat ou un chien qui manque de sucre ou de calcium à forte dose peut aussi être sujet à des crises convulsives. On appelle cela respectivement des crises d’hypoglycémie et d’hypocalcémie.

Les symptômes les plus fréquents en cas d’hypoglycémie sont les crises convulsives, les vomissements, la tachycardie, une perte d’équilibre ou de connaissance. Ce sont donc des indices qui ressemblent fortement à ceux indiquant le diagnostic de l’épilepsie. D’où une possible confusion, encore une fois.

L’alimentation n’est pas la seule cause probable de l’hypoglycémie. C’est pourquoi un changement de nourriture ou de régime alimentaire ne sera pas forcément bénéfique. Vous devez impérativement consulter votre vétérinaire pour être sûr(e) que votre chien ou votre chat n’est pas sujet à ce type de problème de santé.

L’hypocalcémie est très dangereuse notamment pour les chiots ou les chatons car c’est le calcium qui assure, entre autres, le bon développement des os, des articulations et des dents. Il agit aussi au niveau neurologique. Les symptômes sont encore une fois relativement similaires à ceux de l’épilepsie (vomissements, crises convulsives, hyper-salivation, fièvre, tension des muscles, …).

Les causes principales d’hypocalcémie sont diverses. Cela peut venir :

  • D’une alimentation non adaptée.
  • D’un taux d’albumine (l’une des principales protéines présentes dans le sang de votre chat ou chien) insuffisant.
  • Du syndrome d’éclampsie (manque de calcium dû à l’allaitement de chiots ou de chatons). Par ailleurs, il faut savoir que les chattes sont très rarement touchées par des crises d’éclampsie.
  • D’une hypoparathyroïdie primaire (maladie endocrinienne, c’est-à-dire liée aux hormones). Les chats n’y sont généralement pas sujets mais les exceptions existent.
  • D’une insuffisance rénale ou encore d’une intoxication.
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😥 Si l’hypocalcémie n’est pas rapidement traitée, elle peut coûter la vie de votre animal.

L’intoxication ou l’empoisonnement

Enfin, les crises convulsives peuvent être les symptômes d’une intoxication ou d’un empoisonnement. Essayez dès lors de réfléchir à tous les produits toxiques présents chez vous avec lesquels votre animal aurait pu être en contact. Votre chien a-t-il mangé un élément non identifié lors d’une promenade comme une crotte ? Votre chat sort-il à l’extérieur ? Ou a-t-il pu ingérer un produit toxique dans la maison ? Faites le point sur tout ce qui aurait pu vous paraître suspect au cours des dernières heures ou des derniers jours. S’il s’avère que vous avez mis la main sur l’élément perturbateur de la santé de votre animal, contactez immédiatement un centre anti-poison. La vie de votre fidèle compagnon est en jeu.

Malheureusement, les empoisonnements intentionnels sont fréquents. Surtout envers la population féline. En effet, celle-ci a souvent davantage la possibilité de se promener librement. Les chiens ne sont pas pour autant à l’abri des actes malveillants.

Attention aux produits toxiques

Les chiens et les chats qui arrivent au stade du « mal épileptique » (status epilepticus) sont susceptibles d’avoir subi une intoxication (anti-limaces, mort-aux-rats, engrais ou pesticides, anti-gel, ou autres produits toxiques). Par exemple, dans le cas où nous leur aurions administré un médicament ou un antiparasitaire non adapté (erreur de médication ou de dosage).

Veillez particulièrement à ne pas donner un antiparasitaire pour chien à un chat. Notamment les anti-puces qui contiennent de la perméthrine, une substance très dangereuse et qui peut se révéler mortelle pour nos félins. Il en va de même pour les doses des traitements de vos animaux, respectez-les à la lettre. Ne donnez surtout pas une double dose en cas d’oubli par exemple. Par principe, respectez toujours les préconisations du vétérinaire.

Les dangers de l’auto-médication

Attention également aux médicaments destinés à notre usage personnel (paracétamol, anti-inflammatoires, aspirine, imodium,…). Si votre animal est malade ou présente une attitude qui vous semble suspecte, emmenez-le chez le vétérinaire sans délai. N’essayez pas de le soigner avec les médicaments destinés aux humains. Ceux prescrits par les vétérinaires sont adaptés à la fois en termes de dosage et de composants à l’organisme de nos animaux adorés. Dès lors, ne risquez pas d’empirer son cas ou de le faire souffrir inutilement.

Les chiens sont souvent plus touchés que les chats par une intoxication ou un empoisonnement de par leur tendance à grignoter tout ce qu’ils trouvent à se mettre sous la dent. Concernant les chats, qui sont généralement plus méfiants et sélectifs, cela est aussi possible. N’oublions pas que leur curiosité est leur plus vilain défaut ! 🐱

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