Face Ă la multiplication des salons du chiot en France, le prĂ©sident de la SPA tire la sonnette d’alarme. Soulignant une pratique qu’il qualifie de trompeuse, il appelle Ă une interdiction pure et simple de ces Ă©vĂ©nements qui, selon lui, encouragent un achat impulsif et rĂ©duisent les animaux Ă de simples marchandises. Tandis que la controverse enfle, cette question divise aussi bien les Ă©leveurs que les familles en quĂȘte d’un nouveau compagnon Ă quatre pattes.
Les salons du chiot sont souvent perçus comme des lieux idylliques oĂč les familles peuvent trouver leur futur animal de compagnie. Cependant, pour le prĂ©sident de la SPA, Jacques-Charles Fombonne, ces Ă©vĂ©nements ne reprĂ©sentent qu’une façade. Il affirme que les chiots sont souvent prĂ©sentĂ©s de maniĂšre Ă inciter Ă un achat impulsif. Prenons l’exemple des bergers australiens, ces chiens qui connaissent un engouement soudain mais qui exigent en rĂ©alitĂ© une attention particuliĂšre et de longues heures d’exercice. Le manque d’informations lors de ces salons conduit souvent Ă des acquisitions mal rĂ©flĂ©chies. Les vendeurs peuvent promettre des caractĂ©ristiques inexactes concernant la taille adulte ou le comportement de l’animal, poussant ainsi de nombreux visiteurs Ă retourner chez eux avec un chiot dont ils ne connaissent pas vraiment les besoins rĂ©els.
Un autre aspect prĂ©occupant est la façon dont ces salons affectent les animaux eux-mĂȘmes. Les animaux ne sont pas simplement exposĂ©s, mais ils sont frĂ©quemment manipulĂ©s et parfois malmenĂ©s par le public. La pression de vendre pousse certains exposants Ă encourager ces comportements, transformant le chiot en vĂ©ritable objet de consommation. Ce phĂ©nomĂšne est aggravĂ© par la nĂ©cessitĂ© de « se dĂ©barrasser des stocks« , comme le souligne le prĂ©sident de la SPA. Le stress subi dans ces environnements peut laisser des sĂ©quelles Ă long terme sur le comportement et la santĂ© des chiots. Câest une rĂ©alitĂ© souvent ignorĂ©e des visiteurs qui, dans lâeuphorie de lâinstant, ne prennent pas le temps de rĂ©flĂ©chir aux implications de telles acquisitions rapides.
Choisir un animal de compagnie ne devrait pas ĂȘtre une dĂ©cision prise Ă la lĂ©gĂšre. Toutefois, les salons du chiot encouragent souvent l’inverse, notamment par lâabsence de conseils personnalisĂ©s et dĂ©taillĂ©s sur les besoins de chaque race. Les familles, Ă©blouies par lâenthousiasme ambiant, peuvent ĂȘtre amenĂ©es Ă adopter sans avoir conscience des dĂ©fis liĂ©s Ă lâaccueil dâun animal. Câest un point de vulnĂ©rabilitĂ© que les organisateurs de ces salons semblent, selon Fombonne, exploiter. Le temps de rĂ©flexion souvent restreint et la prĂ©sentation biaisĂ©e des chiots compliquent la prise de dĂ©cision, alors que des entretiens prĂ©-adoption, comme ceux souvent pratiquĂ©s par les refuges, sont rares et parfois absents. La maltraitance animale est une prĂ©occupation croissante, et il devient impĂ©ratif de s’informer correctement avant tout adoption responsable.
Face Ă cette situation, la SPA et dâautres associations de protection animale ne restent pas inactives. Elles sâorganisent pour sensibiliser lâopinion publique aux dangers que reprĂ©sentent ces salons. Une pĂ©tition lancĂ©e par Argos 42 et soutenue par la SPA, a dĂ©jĂ recueilli prĂšs de 30 000 signatures, appelant Ă la fin de ces pratiques. Le combat ne s’arrĂȘte pas lĂ : la SPA adresse des courriers ouverts au gouvernement pour poursuivre la lĂ©gislation en vue dâinterdire la vente dâanimaux lors de foires et d’expositions. Lâadoption, via des refuges, reste une alternative prĂŽnĂ©e devant la recrudescence des abandons, et ce, malgrĂ© les ressources limitĂ©es.
Pour ceux qui demeurent dans l’optique d’adopter un chien, la SPA et dâautres refuges offrent des solutions respectueuses et bien pensĂ©es. Contrairement aux salons du chiot, les refuges approfondissent gĂ©nĂ©ralement la dĂ©marche dâadoption par des entretiens prĂ©alables et un suivi post-adoption. Les aspirants propriĂ©taires reçoivent des conseils adaptĂ©s Ă leur style de vie et aux besoins de lâanimal souhaitĂ©. Du point de vue de la SPA, cette approche diminue les abandons et assure un meilleur bien-ĂȘtre Ă lâanimal. Il est aussi recommandĂ© de se tourner vers des Ă©leveurs certifiĂ©s qui privilĂ©gient la qualitĂ© de vie de leurs animaux, assurant ainsi qu’ils vivent dans des conditions conformes Ă leurs besoins.
L’avenir des salons du chiot reste incertain. D’un cĂŽtĂ©, la pression des associations de protection animale pour leur interdiction gagne en influence. De l’autre, certains organisateurs continuent de dĂ©fendre ces Ă©vĂ©nements, arguant de leur rĂŽle supposĂ© dans la promotion de lâadoption responsable. Cependant, avec une opinion publique de plus en plus consciente des dilemmes Ă©thiques et Ă©motionnels que cela pose, la lĂ©gislation pourrait rapidement Ă©voluer. Si lâinterdiction se concrĂ©tise, les Ă©leveurs pourraient ĂȘtre contraints de repenser leur modĂšle de commercialisation et de renforcement de la relation avec les futurs propriĂ©taires potentiels, en mettant davantage l’accent sur l’accompagnement et la sensibilisation auprĂšs du public. Cela pourrait inclure des visites d’Ă©levages ou des journĂ©es portes ouvertes, permettant un contact plus personnel et Ă©clairĂ© avec les animaux, rĂ©duisant ainsi l’attrait des achats impulsifs.