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Canaille de Kibbs.fr

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Mon histoire

Les points clés de l'article 🔑


Tout a commencé un matin froid et brumeux de novembre. Je grelotais près de mon frère et de ma sœur, nous mourions de faim sous les voitures de ce quartier résidentiel. Cela faisait des semaines ou bien peut-être des jours que l’on nous avait laissés là, dans le froid glacial de l’hiver. Privés de la chaleur de notre maman et d’un foyer. Je ne saurais pas exactement vous dire. Seulement, pour nous, cela semblait faire une éternité que nous trainions ici, entre les voitures et les trottoirs des rues faiblement éclairées.

Abrités derrière une roue, nous essayions de rester bien cachés lorsqu’un chien passait avec son humain pour sa balade journalière. Sinon, en temps normal, nous tentions de grappiller un peu de nourriture près des poubelles. Enfin, ce n’était pas monnaie courante.

Nous n’avions pas mangé depuis longtemps. Le stade d’économie de nos dernières forces était dépassé. Plusieurs humains nous avaient pourtant aperçus vagabonder entre les voitures. Mais jusqu’ici, personne n’était venu nous porter secours malgré nos appels à l’aide. Nos faibles voix ne semblaient pas porter jusqu’à leurs oreilles. Nos regards se croisaient mais rien à faire…

Je me rappelle du froid, de la faim et du désespoir comme si c’était hier. Nos espoirs se réduisaient à mesure que le temps passait. Personne ne viendrait nous chercher dans l’état où nous étions. La rue n’est pas connue pour être l’endroit le plus propre.

Et puis un après-midi, deux humains sont venus avec une grande caisse. C’était pour nous attraper je présume. Pas très rassurés, nous avons tenté de fuir. Notre confiance envers les humains n’était plus la même depuis que nous avions été laissés là comme des déchets. Cependant, nos forces nous abandonnant, nous avons fini par nous laisser faire. Ces deux humains nous ont amenés dans une pièce où il faisait chaud. Ils nous avaient mis une couverture au fond de la grande caisse pour que nous soyons bien installés.

À première vue, ils ne nous voulaient pas de mal. J’apercevais des bols d’eau fraîche au loin. Dans un grand bol, près de notre caisse, ils avaient disposé quelque chose qui sentait bon… si bon ! Nous avions tellement faim. Prudemment, nous nous sommes approchés du grand bol et avons tout dévoré avec bonheur. Apparemment, cela s’appelait de la pâtée. Nous avons ensuite bu à notre soif, puis nous sommes partis dans les bras de Morphée, faire une bonne sieste au chaud. Nous étions tous les trois épuisés après tout ce temps dehors à se battre pour survivre.

À mon réveil, je les ai vus non loin de la caisse nous observer. Mon frère était aussi éveillé mais pas encore ma sœur. Nos deux sauveteurs avaient des engins dans les mains qu’ils plaçaient face à nous. Ensuite, je les ai observés tapoter longtemps dessus. D’après ce que j’entendais, c’était des « téléphones » ou « portables ». Je ne comprenais pas tellement à quoi cela servait de toute manière. Tant que cela ne nous faisait pas de mal, peu m’importait. Peu après, je me suis rendormi, encore bien trop épuisé pour chercher à comprendre le pourquoi du comment. Je savais simplement que j’avais mangé, bu et que j’étais au chaud pour la première fois depuis une éternité. Mon frère et ma sœur dormaient également. Nous étions blottis les uns contre les autres pour avoir encore plus chaud.

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Photographie pour l’annonce de notre sauvetage de la rue

Puis tout s’est assombri dans la pièce, alors les deux humains ont allumé une lumière douce. Le temps que ma vue se fasse à l’ambiance de la pièce j’ai distingué deux autres humains qui les suivaient. Ils ont parlé un peu près de nous. Mes yeux verts s’ouvraient de plus en plus grand. Je ne savais pas trop pourquoi, mais je sentais qu’il fallait que j’attire leur attention. J’ai alors croisé le regard de l’humaine qui s’était baissée près de moi. Je l’observais de tous mes yeux, elle m’a caressé doucement d’abord. Je l’ai sentie, et je n’arrivais plus à me détacher de ses yeux. J’ai alors rassemblé mon courage et bougé mes petites pattes pour tenter de m’approcher d’elle en miaulant.

De toute ma vie, je n’avais jamais ressenti cela. Je savais. Je le savais qu’elle était là pour moi, qu’elle ne me ferait pas de mal. Sa bienveillance était palpable. Précautionneusement, elle m’a prise dans ses bras. Je ne la distinguais plus trop à cause du morceau de tissus doux qu’elle portait autour du cou. Elle me regardait tendrement, je ronronnais alors à fond. Pour être sûr qu’elle puisse peut être m’aimer et me garder. J’ai ensuite vu un humain s’approcher d’elle et m’observer avec douceur. Il semblait maladroit mais tout aussi bienveillant. Pour ne pas me brusquer, il me regardait simplement. Je pense qu’il n’osait pas trop s’approcher pour ne pas me faire peur. Il m’a caressé un peu avec son immense main. Je n’avais jamais vu un humain aussi haut sur pattes. Je dois vous avouer qu’il m’impressionnait beaucoup.

Ces deux humains ont ensuite échangé quelques mots avec nos deux sauveteurs. Je les entendit dire que ma soeur était réservée par une famille et que mon frère resterait avec eux, qu’ils l’adoptaient. Même si je n’étais pas sûr de tout saisir dans cette conversation, l’humaine ne m’avait pas lâché, j’étais toujours dans ses bras. Je m’y sentais bien, en sécurité. Je n’arrêtais pas de ronronner. Un sentiment étrange et assez contradictoire entre la peur et le bien-être naissait en moi. Le matin même, je n’aurais jamais imaginé que tout cela pouvait arriver. Et encore moins à moi !

Ils m’ont alors emmenés avec eux dans une voiture. Eh oui ! Cette fois dedans et non pas dessous. L’humaine m’a emmitouflé dans ce qu’elle appelait « son écharpe »pour que je n’attrape pas froid. La pression montait un peu, je n’étais pas très à l’aise à l’intérieur de cet engin motorisé. Les deux humains me chuchotaient alors des mots gentils destinés à m’apaiser. Je me sentais tout petit par rapport à eux.

Alors qu’ils n’avaient pas encore démarré, l’humain m’a pris pour la première fois maladroitement dans ses bras. Il avait si peur de me faire mal, mais dites, j’étais costaud moi ! Je me suis alors blotti tout contre lui en ronronnant plus doucement pour le rassurer. Et oui, c’est donnant-donnant. 😺

Pour la première fois, des humains semblaient m’aimer et n’avaient d’yeux que pour moi. J’étais sacrément content. Ensuite, ils m’ont tout expliqué. L’humain disait que je ne comprenais sûrement pas mais l’humaine insistait en disant que je comprenais très bien. Ce qui était bien vrai au fond. Je ne maîtrisais peut être pas tout le vocabulaire, mais j’avais saisi l’essentiel. Que c’était mon papa et ma maman, que l’on rentrait à la maison qui était désormais la mienne et qu’ils ne me laisseraient plus jamais trainer dehors ou souffrir. Ce qui était déjà de très bons points pour leur accorder ma confiance.

Au fond de moi, je savais que leurs intentions étaient bonnes et qu’ils voulaient mon bonheur.

Lorsque j’ai posé les coussinets dans ce qui était désormais ma maison, c’était tout froid par terre même si à l’intérieur il faisait bien chaud. J’ai tout de suite repéré ce qui ressemblait à une litière. Il est vrai que depuis tout à l’heure j’avais une envie de pipi insoutenable. Mais vous comprenez, je n’allais pas faire pipi sur ma nouvelle maman. C’est pas top comme première impression je veux dire. J’ai donc foncé dans le bac mis à ma disposition et creusé comme un grand puis recouvert, comme un grand aussi pour les impressionner. C’est à ce moment-là qu’ils ont compris que j’avais bien été lâchement abandonné par des humains.

Découverte de la nouvelle maison de Canaille
Mes premiers instants d’exploration de ma nouvelle maison

Après mon passage aux toilettes, je miaulais et je trottinais partout pour découvrir la nouvelle maison. C’était comme si je ne ressentais plus aucune fatigue. L’adrénaline sûrement. Un peu exténué malgré tout par ma journée éprouvante, j’ai mangé mon bol de croquettes et je me suis vite endormi entre maman et papa dans leur lit. Nous avons dormi blottis tous les trois jusqu’au lendemain matin.

Depuis, j’ai pris mes petites habitudes et j’ai bien grandi entouré d’amour. C’est ce que je souhaite à tous les chats qui ont connu la galère de la rue, ou de l’abandon,… certains même plus longtemps que moi. J’espère que tous les parents de chats s’occupent aussi d’eux que mes parents s’occupent de moi. En plus, ils m’emmènent partout ou presque compte tenu de mon caractère d’aventurier insatiable.

Mon abandon est une partie de mon passé à laquelle je n’ai plus tellement envie de penser désormais. La seule chose qui compte pour moi c’est d’avoir mes parents auprès de moi. Ils sont géniaux. Vous savez, je suis bien tombé, on forme une chouette famille tous les trois ! 😻

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